Je m’appelle William J. Dubois et je suis le codirigeant de la Famille des Églises d’Antioche, une alliance mondiale de Mouvements d’Implantation d’Églises locales. Au cours des 30 dernières années, nous nous sommes concentrés sur renforcer les compétences en leadership des chrétiens de première génération qui vivent dans des pays fermés et les aider à apprendre à multiplier les églises de maison. Aujourd’hui, je vais me concentrer sur le lancement de mouvements parmi les peuples musulmans.
Au cours des 20 premières années de notre travail, la plupart de nos efforts ont été riches en faux pas, erreurs et échecs. Cependant, c’est à travers une crise personnelle dans ma propre vie que nous avons appris à faire des ajustements qui allaient mener à des percées. En 2004, j’étais en train d’aider les dirigeants des églises de maison clandestines d’Iran à apprendre et à comprendre 2 Timothée. Une fois cette formation terminée, je fus empoisonné par un membre d’Al-Qaïda et j’ai failli mourir. Beaucoup de gens priaient pour moi, et après deux mois et demi de visites chez le médecin et à l’hôpital pour essayer de déterminer ce qui s’était passé, j’ai été miraculeusement guéri. J’en suis très reconnaissant!
Mais je n’ai pleinement réalisé cet événement que plus tard, des années plus tard en fait. J’étais co-animateur d’une formation sur le mouvement d’implantation d’églises pour les dirigeants d’Afghanistan, d’Irak et du Pakistan, et au début de notre moment ensemble, nous nous sommes présentés. J’ai découvert alors que l’un de nos planteurs d’églises était l’homme qui avait commandité mon empoisonnement!
À ce moment-là, j’ai commencé à comprendre que la multiplication des mouvements exigeait beaucoup plus que des compétences linguistiques interculturelles et la connaissance de la culture locale. Le pouvoir de l’incarnation commence par la découverte de l’âme des gens, et, dans ce cas, par développer une compréhension profonde de ceux qui ont été radicalisés pour le mal. Le Seigneur m’a alors mis sur un pèlerinage pour commencer à comprendre le cœur de ce qu’il faudrait pour lancer des mouvements parmi les musulmans.
Aujourd’hui, cette même Famille des Églises d’Antioche a 1 225 engagements de mouvement dans 748 langues et dans 157 pays. Il y a 2,3 millions d’églises de maison avec 42 millions d’adultes. Ce que Dieu a commencé, en nous et parmi nous, a commencé par notre fragilité et impuissance, nos faux pas et nos malentendus. Mais après que le Seigneur nous a gracieusement permis d’apprendre certains outils puissants et des principes efficaces, une percée exponentielle a eu lieu.
Nous nous concentrons sur trois priorités. La première consiste à sauver les gens de l’esclavage et à les amener à comprendre leur filiation avec Dieu. Cet esclavage est peut-être un trafic d’êtres humains, mais c’est toujours l’esclavage du péché. Et c’est une vie remplie de discrimination, de douleur et de chagrin. Mais quand ils entrent dans une relation personnelle avec Dieu par Jésus-Christ, ils deviennent fils et filles du Dieu vivant et cohéritiers. Ainsi, notre relation, même avec les nouveaux croyants, n’est pas hiérarchique. C’est comme une famille parce que nous leur demandons d’être baptisés en Jésus, puis dans l’Église, et ensuite dans le monde. Nous ne demandons jamais à personne de rejoindre notre culture avant de trouver notre Sauveur. Nous nous assurons qu’ils rencontrent d’abord notre Sauveur. Ensuite, ensemble, nous découvrons à quoi ressemblerait l’église dans leur propre culture. Ainsi donc, la première priorité est de sauver les gens de l’esclavage et de les amener à comprendre leur filiation avec Dieu.
La seconde priorité est de donner aux gens les outils pour amener les autres à Christ. Vous avez peut-être entendu le terme « rechercher un homme de paix ». Dans notre modèle, nous recherchons un homme ou une femme d’influence. Nous l’appelons le modèle de Corneille, un modèle tiré du chapitre 10 des Actes. Nous demandons au Seigneur de nous montrer des gens qui ont une influence incroyable dans leur village, leur communauté ou leur pays. En leur apportant l’Évangile, ils ont à leur tour la capacité de répandre cette bonne nouvelle à toutes les personnes de leur réseau social. Ensuite, tout comme l’apôtre Paul a demandé à Tite d’établir des anciens dans chaque église, nous demandons à ces Corneilles d’aider à susciter des dirigeants et à établir des anciens dans chaque église de maison. Notre ministère va donc d’église en église et n’est donc pas une organisation qui va vers une église mais c’est une église locale qui s’associe à une autre église de maison locale pour demander à Dieu ce qui doit être fait et ensuite travailler ensemble.
Vient ensuite notre troisième priorité qui est de multiplier. 2 Timothée 2.2 dit que les choses que nous avons entendues de personnes fiables, nous devons les transmettre à ceux qui peuvent les partager avec d’autres. C’est une multiplication sur trois générations. Nous avons constaté que si nous nous concentrons sur des générations croissantes de dirigeants, nous pouvons multiplier les mouvements. Notre formation au leadership est basée sur l’obéissance et non sur la connaissance. Je vais vous donner un exemple. Il y a plusieurs années nous avons ouvert un nouveau ministère dans une grande ville et nous avons trouvé quelqu’un qui s’intéressait aux choses spirituelles. Un de nos travailleurs a commencé à avoir une conversation avec cette personne et. Bientôt. elle a posé des questions sur Jésus. Mais avant d’expliquer en profondeur le Royaume, nous avons demandé à cette personne d’aller chercher cinq amis.
Le but n’était pas de réunir ces cinq amis dans une réunion d’église de maison mais, plutôt, de faire en sorte que chacun d’eux soit encadré par ce « Corneille ». Ces cinq amis commenceraient immédiatement à partager avec cinq de leurs amis et ces cinq amis trouveraient cinq de leurs propres amis. Ainsi, dès le début, la multiplication a été incorporée dans tout le ministère.
Avec ces trois choses – sauver, autonomiser/donner les outils et multiplier – nous avons découvert que nous pouvons apprendre tellement des gens dès le moment où ils viennent à Christ. Donc, au lieu de les enseigner par des affirmations et des déclarations, nous commençons par poser des questions fortes. Voici les trois questions que nous posons. Nous demandons: « Qui a faim spirituellement? Quand cherchent-ils spirituellement? Et où sont-ils spirituellement attentifs? » Nous essayons de trouver les rythmes culturels et spirituels de ceux que nous servons.
Par exemple, le week-end de Pâques ne sera pas un jour vraiment sacré pour un musulman parce qu’il ne connaît pas encore Jésus. Nous avons constaté, en fait, que le Ramadan est le moment le plus important du calendrier où nous pouvons partager la bonne nouvelle avec les musulmans. Pourquoi? Parce que c’est le mois où ils cherchent Dieu. Certes, ce n’est pas le même Dieu. Ils ne recherchent pas Jésus, le Fils de Dieu; ils essaient simplement de trouver un moyen de gagner suffisamment de crédit pour que Dieu puisse les accepter. Donc, au lieu de leur présenter d’abord nos jours de fêtes religieuses, nous avons décidé de les accompagner, de comprendre leurs rythmes spirituels et de prier pour ceux qui ont faim spirituellement. Nous trouvons où ils ont faim et à quoi ils sont attentifs. Ensuite, à travers des conversations spirituelles, nous pouvons trouver un Corneille. Nous lui demandons de retrouver ses amis et le processus de multiplication commence.
Nous avons équipé nos dirigeants avec une traduction des Écritures ou des versets clés. Nous leur fournissons souvent des boîtiers Wi-Fi, de sorte qu’en appuyant sur un bouton, ils puissent diffuser le film de JESUS ou des parties du Nouveau Testament, du moins dans des langues véhiculaires. Si le groupe de personnes n’est pas engagé, nous fournissons à nos équipes des sacs à dos mobiles de présentation multimédia de sorte que s’ils sont dans des villages, ils puissent montrer le film JESUS à jusqu’à 300 personnes. Et nous leur donnons beaucoup de formation sur la façon d’entamer des conversations spirituelles avec les gens c-à-d. pour que les gens veuillent connaître le Dieu qui peut les sauver, les équiper et multiplier leur influence. Ils peuvent rencontrer Dieu, Jésus, qui peut leur pardonner leurs péchés.
Au milieu de tout cela, nous avons constaté que si nous nous réunissons et prions, si nous mettons en place des équipes pour intercéder, il y a d’énormes opportunités dans ces moments. Il y a un jour spécial, vers la fin du Ramadan (le 27e jour en fait), appelé la Nuit de la Puissance. En cette seule nuit, de nombreux musulmans du monde entier croient que leurs prières portent mille fois plus de poids que les autres jours. Et ce soir-là, ils demandent à Dieu une révélation de qui il est. Ils demandent à Dieu le pardon de leurs péchés et ils demandent des rêves et des visions. Nous envoyons donc notre peuple pour se mêler à ceux qui recherchent un Dieu qu’ils ne connaissent pas, afin que nous puissions parler du Dieu que nous connaissons.
Le 19 mai 2020, plus d’un milliard de musulmans se sont rassemblés dans des maisons pour jeûner et prier. Pour la première fois depuis 622 après JC, les mosquées ont été fermées, à cause du coronavirus. Ils ont prié lors de cette « Nuit de la Puissance » pour une révélation spéciale de « Allah » et pour le pardon de leurs péchés. Dans le même temps, plus de 38 millions de disciples de Jésus de 157 nations – tous d’anciens musulmans – ont élevé la voix dans la prière demandant au Dieu unique, vrai et vivant de se révéler aux musulmans du monde entier à travers des signes, des prodiges, des rêves et des visions. Ils ont prié pour que pour la première fois, par la puissance du Saint-Esprit, les musulmans comprennent la miséricorde, l’amour et le pardon que l’on trouve uniquement en Jésus-Christ. Et en cette « Nuit du Miracle », Dieu a entendu nos prières.
Lorsque nous tombons d’accord dans la prière et que nous allons dans la salle du trône céleste, nous demandons à Jésus d’intercéder pour nous c-à-d. pour que nous ayons des conversations spirituelles au bon moment et au bon endroit. Nous pouvons nous attendre à ce que des choses miraculeuses se produisent. J’aimerais vous raconter une histoire qui s’est déroulée cette année pendant le mois de Ramadan. Nous avions envoyé des équipes de village en village pendant cette période, demandant au Seigneur de nous ouvrir des portes et des cœurs. Une équipe s’est rendue dans un pays (Pardonnez-moi si je ne peux partager des précisions sur ce pays pour des raisons de sécurité), mais ils sont allés dans un village où personne ne les a reçus. Personne n’a montré d’hospitalité, personne n’a ouvert sa porte.
À la fin de la journée, l’équipe était très découragée. Ils sont alors sortis du village, se sont assis tous sous un arbre et ont fait un feu de camp pour se tenir chaud la nuit. Ils ont commencé à prier et à demander au Seigneur ce qu’il fallait faire, demandant un moyen de faire une percée dans ce village. Puis, comme la nuit avançait, ils s’endormirent. Assez rapidement, ils se réveillèrent et l’un des dirigeants a alors vu un feu ardent se diriger vers eux. Il s’est avéré qu’il s’agissait de 274 personnes tenant des torches et marchant vers eux. Au début, l’équipe était remplie de crainte jusqu’à ce que l’un d’eux dise: « Hé, nous avons prié pour que nous ayons l’occasion d’aller dans ce village et de partager Jésus. Maintenant, le village vient chez nous! »
Juste avant de rencontrer ces personnes, l’un des 274 hommes s’est avancé et a dit: « Nous ne savons pas qui vous êtes, nous ne savons pas d’où vous venez et nous ne vous avons pas ouvert nos maisons lorsque vous étiez dans notre village aujourd’hui. Mais ce soir, chacun de nous a fait exactement le même rêve. Et dans ce rêve, un ange nous est apparu et a dit: « Ces gens qui sont venus dans votre village sont ceux qui ont la vérité. Vous devriez aller leur demander et suivre ce qu’ils disent. »
C’était le moment: des conversations spirituelles avec les bonnes personnes, au bon moment, et au bon endroit ont eu lieu. Et avant la fin de la nuit, 274 chefs de famille ont tous fait des professions de foi et ont quitté leur religion pour marcher en relation avec Jésus. C’est la puissance de la prière et d’avoir des conversations spirituelles au bon endroit.
Je veux vous laisser avec une autre histoire sur le lancement de mouvements parmi les peuples musulmans. Cela ne provient pas de l’idée que l’ouvrier ou le missionnaire est celui qui est censé faire cela. Il s’agit d’équiper et d’édifier des leaders, un Corneille, qui multipliera le travail. Il y a plusieurs mois, des dirigeants sont venus me voir et m’ont dit: « Tu sais, nous n’avons pas été en mesure d’atteindre certains villages et il n’y a aucun moyen d’y accéder par des moyens réguliers. Nous avons donc prié, et nous sentons que le Saint-Esprit nous a demandé de mettre de côté des équipes de gens qui traverseront le désert et veilleront à ce que toutes les personnes non engagées, toutes celles qui ne sont ni atteintes ni touchées, entendent la bonne nouvelle. “
Vous et moi avons une occasion de lancer des mouvements parmi les peuples musulmans. Cela commence lorsque nous formons des populations locales qui vivent à proximité et sont proches de la culture locale. On trouve un Corneille, on investit dans cette personne et elle nous aide à comprendre comment mobiliser ses amis pour en parler à leurs amis. Cela peut bien être aussi loin que les déserts du Moyen-Orient à dos de chameau. Si nous rendons les églises locales capables d’assumer les responsabilités que Dieu leur a confiées au lieu d’être en première ligne, nous devenons les Barnabas qui soutiennent ces apôtres et les personnes qui les envoient. Je dirais donc que notre responsabilité est d’équiper les gens en formation et en outils et d’instaurer un climat de confiance. Ils nomment des dirigeants et ils envoient des planteurs d’églises multiplier d’autres personnes qui partageront ensuite la bonne nouvelle.
En résumé, je pense que nous pouvons envisager de lancer des mouvements parmi les peuples musulmans de cette manière. Premièrement, une culture telle que celle vue dans le Livre des Actes peut produire une percée telle que celle vue dans le Livre des Actes. Deuxièmement, nous lançons des mouvements parmi les peuples musulmans en adaptant nos conversations afin de mener ces conversations d’une manière spirituelle avec les bonnes personnes, au bon moment et au bon endroit.
Nous demandons aux gens de se faire baptiser en Jésus, puis nous les aidons à découvrir à quoi ressemble leur église, plutôt que de demander aux gens de trouver leur chemin dans la culture de notre église. Nous devons également demander à Dieu un Corneille, un homme ou une femme d’influence, qui usera de son influence pour multiplier le Royaume parmi les relations que cette personne entretient déjà. Je veux vous encourager, alors que vous envisagez de lancer des mouvements parmi les peuples musulmans, à rechercher des outils, à trouver une formation de qualité et à instaurer un climat de confiance. Une seule église, connectée avec l’église voisine et à la culture proche, afin qu’ensemble vous puissiez aller vers des peuples non engagés et non atteints, et voir un Corneille multiplier le Royaume en partenariat avec vous. Que Dieu vous bénisse.