Catégories
À propos des mouvements

Changer nos mentalités pour comprendre les mouvements – 2 ème

Changer nos mentalités pour comprendre les mouvements – 2 ème

– Par Elizabeth Lawrence et Stan Parks –

Dans la 1 ère partie, nous avons partagé quelques façons par lesquelles la grande œuvre du Seigneur dans les Mouvements d’Implantation d’Églises (MIE) nous appelle à revoir notre façon de penser. Voici d’autres façons par lesquelles nous voyons les MIE nous interpeller pour revoir notre façon de penser.

Ma façon actuelle de penser: Nous recherchons des partenaires dans notre ministère.

Ma nouvelle façon de penser: Nous recherchons des frères et sœurs pour servir Dieu ensemble.

 

On enseigne parfois aux missionnaires à chercher des «partenaires nationaux». Sans remettre en cause les motivations de qui que ce soit, certains croyants locaux trouvent cette formulation douteuse. Cela suscite des mauvaises significations (souvent inconscientes) qui pourraient inclure:

 

  • «Partenariat» avec un étranger signifie faire ce que, lui, il veut.
  • Dans un partenariat, c’est la – ou les personnes – avec le plus d’argent qui contrôle le partenariat.
  • Il s’agit d’une transaction de type «travail» plutôt que d’une véritable relation personnelle.
  • L’utilisation du terme «national» peut sembler condescendante (comme un mot plus poli pour «indigène» – pourquoi les Américains ne sont-ils pas aussi appelés «nationaux»?).

  

Dans le travail dangereux et difficile qui consiste à commencer des mouvements parmi ceux qui sont perdus, les catalyseurs internes recherchent une relation profonde, une relation de famille et d’amour mutuel. Ils ne veulent pas de partenaires de travail mais plutôt un mouvement mettant la famille au centre de ce mouvement. Cette famille portera les fardeaux les uns des autres et se sacrifiera de toutes les manières possibles pour leurs frères et sœurs.

 

Ma façon actuelle de penser: Me concentrer sur gagner des individus.

Ma nouvelle façon de penser: Me concentrer sur des groupes – pour apporter l’Évangile dans les familles, les groupes et les communautés actuelles.

 

90% des expériences du salut décrites dans le livre des Actes décrivent de grands ou de petits groupes. 10% seulement sont des individus qui font l’expérience du salut quand ils se trouvent seuls. Nous voyons aussi comment Jésus se concentre sur l’envoi de ses disciples à la recherche de familles dans leurs foyers, et nous voyons souvent Jésus atteindre des foyers. Notons des exemples tels que Zachée et toute sa maisonnée faisant l’expérience du salut (Luc 19: 9-10), et la femme Samaritaine venant à la foi avec un grand nombre de personnes de sa ville tout entière (Jean 4: 39-42).

 

Atteindre des groupes présente de nombreux avantages par rapport à atteindre et à rassembler des individus. Par exemple:

 

  • Au lieu de transférer la «culture chrétienne» à un seul nouveau croyant, la culture locale commence à être transformée par le groupe.
  • La persécution n’est pas isolée et concentrée sur l’individu mais est la même pour tous à travers le groupe. Ils peuvent se soutenir mutuellement dans la persécution.
  • On partage tous la même joie lorsqu’une famille ou une communauté découvre le Christ tous ensemble.
  • Les incroyants ont un exemple visible de «voici ce à quoi cela ressemble pour un groupe de gens comme moi de suivre le Christ».

 

Ma façon actuelle de penser: Transférer la doctrine, les pratiques traditionnelles ou la culture de mon église ou de mon groupe.

Ma nouvelle façon de penser: Aider les croyants d’une culture à découvrir par eux-mêmes ce que la Bible dit sur les questions d’importance vitale; les laisser entendre l’Esprit de Dieu les guider dans la façon d’appliquer les vérités bibliques dans leur contexte culturel.

  

Nous pouvons trop facilement confondre nos propres préférences et traditions avec les mandats scripturaires. Dans une situation interculturelle, nous devons surtout éviter de donner notre bagage culturel aux nouveaux croyants. Au lieu de cela, puisque Jésus a dit: «Ils seront tous enseignés par Dieu» (Jean 6:45, NIV), et que le Saint-Esprit guidera les croyants «dans toute la vérité» (Jean 16:13), nous espérons pouvoir faire confiance à Dieu qu’il fera justement cela. Cela ne veut pas dire que nous ne guidons pas et ne coachons pas les nouveaux croyants. Cela signifie que nous les aidons à voir l’Écriture comme leur autorité plutôt que nous.

 

Ma façon actuelle de penser: Discipulat comme aller à un Starbucks : «Rencontrons-nous une fois par semaine. »

Ma nouvelle façon de penser: Discipulat  comme mode de vie: Ma vie est intimement imbriquée dans la vie de ces personnes.

 

Un catalyseur de mouvement a déclaré que son formateur-coach de mouvement lui avait proposé de lui parler quand il en aurait besoin … alors il a fini par l’appeler dans une ville différente trois ou quatre fois par jour. Nous avons besoin de ce type d’engagement pour aider ceux qui sont passionnés et désespérés  d’atteindre ceux qui sont perdus.

 

Ma façon actuelle de penser: Donner des conférences pour transférer des connaissances.

Ma nouvelle façon de penser: Former des disciples pour qu’ils suivent Jésus et obéissent à sa Parole.

 

Jésus a dit: «Si vous m’aimez, vous obéirez à mes commandements» (Jean 15:14) et «Si vous m’obéissez, vous resterez dans mon amour» (Jean 15:10, traduction de l’auteur de cet article). Souvent, nos églises mettent l’accent sur la connaissance plutôt que sur l’obéissance. Ainsi, les personnes les plus instruites sont considérées comme les leaders les plus qualifiés.

 

Les mouvements d’implantation d’églises mettent l’accent sur l’importance d’enseigner les gens à obéir à tout ce que Jésus a commandé (Matthieu 28:20). La connaissance est importante mais le premier fondement doit être d’aimer Dieu et lui obéir.

Ma façon actuelle de penser: Il y a un fossé séparant sacré/laïque et évangélisation/action sociale.

Ma nouvelle façon de penser: Parole et pratique vont ensemble. Répondre aux besoins comme un sésame pour ouvrir les portes et comme expression et fruit de l’Évangile.

 

Le fossé séparant sacré/laïque ne fait pas partie d’une vision biblique du monde. Les membres des MIE ne débattent pas de s’il faut répondre aux besoins physiques ou partager l’Évangile. C’est parce que nous aimons Jésus, bien sûr, que (comme lui) nous répondons aux besoins des gens et alors que nous le faisons, nous partageons aussi (comme lui) sa vérité par la parole. Dans ces mouvements, nous voyons qu’une réponse naturelle à satisfaire les besoins des gens les amènent à être ouverts au message ou à poser des questions qui mènent à la vérité.

 

Ma façon actuelle de penser: Des bâtiments spéciaux pour des activités spirituelles.

Ma nouvelle façon de penser: Des petits rassemblements de croyants dans toutes sortes d’endroits.

 

Les bâtiments d’église et les responsables d’église salariés entravent la croissance d’un mouvement. La diffusion rapide de l’Évangile se produit grâce aux efforts de non-professionnels. Même atteindre le nombre de personnes perdues aux États-Unis a un coût exorbitant si nous essayons de les atteindre uniquement par le biais des bâtiments de l’église et d’un personnel rémunéré. A plus forte raison encore dans d’autres parties du monde qui ont moins de ressources financières et des pourcentages plus élevés de personnes non atteintes!

 

Ma façon actuelle de penser: N’évangélisez pas tant que vous n’avez pas été formé.

Ma nouvelle façon de penser: Partagez déjà ce que vous avez vécu ou ce que vous savez. C’est normal et naturel de parler de Jésus.

 

Trop souvent on demande aux nouveaux croyants de s’asseoir et d’écouter pendant les premières années après qu’ils soient venus à la foi. Il faut souvent de nombreuses années avant qu’ils soient considérés comme qualifiés pour diriger de quelque façon que ce soit. Nous avons observé que les meilleures personnes pour mener une famille ou une communauté à la foi qui sauve sont ceux qui connaissent les choses de l’intérieur de cette communauté. Et le meilleur moment pour eux de le faire est quand ils sont récemment venus à la foi et avant qu’ils n’aient créé une séparation entre eux et cette communauté.

 

La multiplication implique tout le monde et le ministère s’effectue partout. Une personne qui vient du sein d’une culture, même si elle est nouvelle ou inexpérimentée, est plus efficace qu’un étranger mature et hautement qualifié.

 

Ma façon actuelle de penser: Gagner autant de gens que possible.

Ma nouvelle façon de penser: Me concentrer sur quelques personnes (ou une seule) pour en gagner plusieurs.

 

Dans Luc 10, Jésus a dit de trouver un foyer qui vous recevrait. Si une personne de paix y est, elle vous recevra. À ce stade, ne vous déplacez pas d’un foyer à l’autre. Nous voyons souvent ce modèle appliqué dans le Nouveau Testament. Que ce soit Cornelius, Zachée, Lydie ou le geôlier de Philippes, une seule personne devient alors le principal catalyseur pour leur famille et, de façon plus large, pour leur communauté. Une grande famille de mouvements dans des contextes difficiles se concentre en fait sur le chef de la tribu ou le chef d’un réseau plutôt que sur des chefs de famille en tant qu’individus.

 

Pour faire des disciples de toutes les nations, nous n’avons pas seulement besoin de plus de bonnes idées. Nous n’avons pas seulement besoin de nouvelles pratiques fructueuses. Nous avons besoin d’un changement de paradigme. Les changements de mentalité présentés ici reflètent diverses facettes de ce changement. C’est la mesure avec laquelle nous faisons face à n’importe lequel de ces changements pour l’appliquer qui décidera probablement si nous deviendrons plus fructueux. Mais ce n’est que lorsque nous achetons le pack complet – l’échange d’un ADN d’église traditionnelle contre un ADN de MIE – que nous pouvons espérer être utilisés par Dieu pour catalyser la reproduction rapide de mouvements générationnels qui dépassent de loin nos propres ressources.

 

 

Elizabeth Lawrence a plus de 25 ans d’expérience dans le ministère interculturel. Cela comprend former, envoyer et coacher des équipes MIE vers des peuples non atteints, vivre parmi les réfugiés d’un UPG et diriger un travail de longue haleine de faiseurs de tentes dans un contexte musulman. Elle est passionnée par la multiplication des disciples.

 

Adapté d’un article du numéro de mai-juin 2019 de Mission Frontiers, www.missionfrontiers.org, et publié aux pages 55-64 du livre 24:14 – A Testimony to All Peoples, disponible auprès de 24:14 ou Amazon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *